
Transformation structurelle : problématique ancienne, nouvelles perspectives
Le développement exige une transformation structurelle caractérisée par des changements systémiques et profonds au niveau du fonctionnement de l’économie, de la société et de la gouvernance. Ces transformations impliquent le développement de nouvelles activités, la modernisation de l’infrastructure, le développement des ressources humaines, la promotion de l’innovation et de la recherche et développement. Parallèlement, l’amélioration du climat des affaires et de la gouvernance, le renforcement du filet de sécurité sociale et la transition vers une économie verte et durable sont incontournables.
L’évolution du rôle de l’État dans les politiques de développement a connu plusieurs phases au fil du temps, influencées par des idéologies politiques, des théories économiques et des conditions économiques et sociales changeantes. La libéralisation et le désengagement des années 1980-1990 ont succédé à l’interventionnisme étatique de la phase de
décolonisation. Le consensus des institutions des années 2000 s’est traduit par une focalisation sur les défaillances des marchés.
Dans un environnement incertain où la transformation digitale, l’adaptation au changement climatique et la transition énergétique exigent une transition vers un État de droit démocratique et performant, la transformation structurelle requiert des politiques actives renouvelées. Le cas de la Tunisie sera particulièrement traité dans la mesure où la tertiarisation précoce bloque le processus de développement. C’est à ces politiques, leur lien avec la transition démocratique, le rôle des différents acteurs ainsi que l’importance de l’évaluation que les plénières prévues lors du forum de l’ASECTU 2024 discuteront.
Des invités de renommée mondiale, tels que le professeur Dani Rodrik (Université Harvard) et Philippe Aghion (Collège de France), contribueront via visioconférence. Les professeurs Jean-Louis Arcand (Global Development Network) et Elias Khalil (Institut d’études supérieures de Doha), ainsi que des chercheurs ayant travaillé sur l’évaluation des politiques en Tunisie, seront également présents pour contribuer au débat et partager leur savoir, leur expertise et leurs réflexions avec les collègues tunisiens.
Les débats des plénières permettront de répondre aux questions suivantes :
Quel est le rôle de la
destruction créatrice pour sortir de la trappe des pays intermédiaires ?
Quelle est la spécialisation sectorielle qui permettrait de créer de la valeur tout en absorbant les emplois pour les pays en développement ?
Quel est le rôle de la gouvernance dans le processus de développement ?
Dans quelle mesure l’utilisation des nouvelles données pourrait contribuer à la transformation structurelle ?
Les outils actuels sont-ils en adéquation avec les exigences du 21ème siècle et les révolutions en cours ?